sábado, 30 de março de 2019

“Dwa serduszka” (traduction française)


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Ce morceau est devenu très connu parmi les cinéphiles parce qu’il contient le thème central du film polonais Zimna wojna (Guerre froide), sorti en 2018 et qui a disputé en 2019 l’Oscar du meilleur film étranger. Le film aborde l’ère communiste en Pologne, et qui chante est la protagoniste Joanna Kulig, dans la première vidéo en version jazz arrangée par Marcin Masecki et avec paroles adaptées par Mira Zimińska-Sygietyńska, et dans la deuxième vidéo en choral populaire ayant Kulig à la tête. Le poème original, à vrai dire, est d’origine populaire et a reçu une mélodie composée par Tadeusz Sygietyński. Le mot serduszko en polonais peut exprimer le diminutif de serce (cœur) ou la représentation stylisée d’un cœur, qu’on utilise en général dans des contextes d’amour et passion.

Guerre froide est un film dramatique qui se passe en Pologne et en France dans les années 40, 50 et 60, et a pour sujet central le roman entre un musicien et une jeune chanteuse découverte par lui. Dans la 91e édition de l’Oscar le film dispute les prix du Meilleur film étranger, Meilleur réalisateur et Meilleure photographie, après avoir été très applaudi dans sa première et remporté le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 2018. Wiktor Warski (joué par Tomasz Kot) et Zula Lichoń (jouée par Joanna Kulig) mènent une relation d’amour profond, obsessif et destructif, mais comme ils vivent à l’époque de la Pologne communiste, ils doivent s’adapter aux règles du régime pour travailler. Quand ils essaient de fuir vers l’Occident pour jouir de la liberté de création, ils voient une occasion qui apparait en France, mais le destin termine par les séparer.

Pianiste et chef d’orchestre d’un groupe folklorique, Wiktor connait Zula en 1949, quand il faisait des compilations de chansons populaires de la campagne, et tombe amoureux d’elle par son caractère et ses talents artistiques. Parmi les plusieurs voyages du musicien et parmi les plusieurs tournées du groupe folklorique de la jeune fille, ils se rencontrent et se séparent souvent. Entretemps, Wiktor arrive même à être détenu dans un camp de travail forcé en Pologne, sous l’accusation de trahison et franchissement illégal de frontières, après être retourné dans son pays. Écoutez toute la chanson enregistrée par Kulig exclusivement pour le film, et aussi une ancienne présentation faite par le célèbre groupe folklorique Mazowsze.

Moi-même ai traduit et sous-titré cette partie de la chanson, en utilisant cette version sans sous-titres avec le couple déjà à Paris, au café L’Éclipse, et cette version sans sous-titres avec la scène au théâtre polonais, dont on peut lire à la porte la bannière avec les mots Partia – Naród (Parti – Peuple). Bien que la première aille un texte en anglais, c’était le meilleur fichier que j’ai trouvé, parce qu’il y en avait un autre sans changements, mais avec délai entre le son et l’image. La fin des paroles, lesquelles j’ai copiées de cette page, est un peu différente entre les deux versions. Regardez ci-dessous les respectifs sous-titrages publiées et lisez le poème en polonais avec les deuxièmes couplets différents l’un après l’autre, et la traduction française :




Dwa serduszka, cztery oczy, ojojoj...
Co płakały we dnie, w nocy, ojojoj...
Czarne oczka co płaczecie,
Że się spotkać nie możecie,
Że się spotkać nie możecie...

Mnie matula zakazała, ojojoj...
Żebym chłopca nie kochała, ojojoj...
A ja chłopca hac! za szyję,
Będę kochać póki żyję,
Będę kochać póki żyję...

Mnie matula zakazała, ojojoj...
Żebym chłopca nie kochała, ojojoj...
Kamienne by serce było,
Żeby chłopca nie lubiło,
Żeby chłopca nie lubiło...

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Deux cœurs, quatre yeux, oï, oï, oï...
Qui pleuraient jour et nuit, oï, oï, oï...
Petits yeux noirs, vous pleurez
Car ne pouvez pas se rencontrer,
Car ne pouvez pas se rencontrer...

Ma maman m’a interdite, oï, oï, oï...
De m’intéresser à un garçon, oï, oï, oï...
Mais je l’ai pris par le cou,
Je vais l’aimer toute ma vie,
Je vais l’aimer toute ma vie...

Ma maman m’a interdite, oï, oï, oï...
De m’intéresser à un garçon, oï, oï, oï...
Il me fallait un cœur de pierre
Pour qu’il n’aime pas le garçon,
Pour qu’il n’aime pas le garçon...